Fonctionnement

Pour changer, échangeons !
Nos membres se découvrent beaucoup plus « riches » grâce aux échanges qu'ils effectuent, puisque la vraie richesse est constituée par les biens, services et savoirs faire que les membres sont capables de créer ou d’offrir, et non par ce que le marché veut bien offrir.

Comment ça marche ?
Les offres et demandes sont publiées sur catalogue. Un membre prend contact avec un autre membre pour effectuer un échange. Ils s’accordent sur sa valeur en « Ardoise» et le réalisent.

Les Offres
Envie de partager une passion ? Beaucoup de personnes ont des talents, des compétences peu valorisés par le marché :  mères de famille couturières ou cuisinières émérites, personnes handicapées avec talents artistiques, etc., la liste est longue !

Les Demandes
Grâce au système SEL, chaque adhérent demandeur peut entrer en contact avec un autre qui peut offrir le service qu’il recherche, et ce au moment le plus opportun pour lui.

L' unité d'échange
L’unité d’échange, l'Ardoise, permet de mesurer les échanges entre adhérents.

Mais c’est du troc !
Plus que cela. Dans le troc, deux personnes échangent au même moment deux choses qui ont à peu près la même valeur. Dans le SEL, les Ardoises permettent de transférer, à différentes personnes et différents moments, des services, des savoirs ou des biens qui ont des valeurs différentes.

Les Ardoises du SEL et les Euros, c’est pareil ?
- Non, pour dépenser des Euros, il faut d’abord les posséder. Alors que même sans posséder des Ardoises de SEL je peux échanger tout de suite.
- Non, parce que les Ardoises ne sont pas convertibles en Euros, ni les Euros en Ardoises.
- Non, les Ardoises de SEL sont une monnaie locale sans utilisation en dehors de l’association.
- Non, car cette monnaie locale n’est pas capitalisable, ne produit pas d’intérêts et n’est donc pas spéculative.

Qui fixe la valeur ?
Les adhérents sont libres de fixer la valeur qu’ils veulent d'une tâche suivant le plaisir, la difficulté ou la pénibilité représentée par celle-ci ou selon leur expérience. Le cas des objets est plus épineux et on aura davantage tendance à en évaluer le montant en se rapportant à l'Euro.

Mais, c'est trop comptabilisé !
Rien n'empêche ceux qui en avaient l’habitude de continuer à rendre service gratuitement une fois ou l’autre, ou en partie. L’expérience prouve que le SEL provoque la rencontre et génère le don.

Ce n’est pas grave d’avoir un compte SEL en négatif ?
Pas du tout. Chacun commence avec un compte à zéro. Si j’ai versé 400 Ardoises pour la guitare de Denis, son compte devient positif mais le mien, négatif, remontera au fur et à mesure que j’écoulerai mes confitures de banane à 10 Ardoises le pot. Ainsi, dans un SEL, il y a nécessairement des adhérents qui ont un compte négatif, et d’autres un compte positif. La somme des montants de tous les comptes est égale à zéro.

On peut rester dans le négatif indéfiniment ?
Les soldes négatifs ont des limites fixées en assemblée générale. Si un adhérent atteint une des limites, on lui rappelle les règles.

Qu’est-ce qui empêche de partir avec un compte négatif ?
Un débit constitue un engagement à rendre au groupe des biens, des services, ou des savoirs. Or, dans le SEL, entre les personnes qui se rencontrent et font connaissance naît la confiance en même temps que l’engagement moral. En pratique, ça suffit pour que ce genre de comportement irresponsable soit très rare.

Quelle garantie a-t-on sur la qualité des biens ou des services proposés ?
Aucune. C’est aux adhérents de discuter, pour savoir si l’un a le niveau de qualification que souhaite l’autre ou ce qui se passe si l’objet tombe en panne le lendemain, afin de se mettre d’accord avant l’échange. Pas de solution toute faite, ça passe par la discussion et la confiance.

Mais c’est du travail au noir ?
Non, il s’agit d’une entraide entre adhérents, pour des coups de main « ponctuels, non répétitifs et de courte durée ». La pratique montre qu’énormément d’échan­ges qui se font au sein des SEL n’auraient pas pu voir le jour dans le cadre classique du marché. D’ailleurs, même si Marie demande à Bernard de l’aider à retapisser son appartement parce que ses fins de mois sont difficiles, c’est un autre artisan ou commerçant qui bénéficiera de l’argent ainsi économisé par Marie. Plus il y a de convivialité et de rencontres, plus il y a d’échanges et plus se créent des liens de proximité entraînant de nouveaux échanges.

Mais moi je n’ai rien à proposer !
C’est ce que dit tout le monde ! Ce que vous pouvez proposer ne vous paraît pas intéressant, s’il n’est pas compté comme travail salarié en Euros. Pourtant chacun possède une richesse à donner aux autres : faire de la pâtisserie, du bricolage, proposer les noix de son jardin, raconter des histoires aux enfants, écouter celui qui a un gros coup de cafard. Tout le monde, enfants, retraités, chômeurs, a quelque chose à proposer. Il suffit d’être à l’écoute de ses différences. C’est fou ce qu’on peut alors découvrir comme nouveaux échanges.